25 juillet 1799, Bataille entre l'armée française d'Orient de Bonaparte et les Turcs ottomans débarqués par la flotte anglaise
Cette toile géante, 578 × 968 cm est conservée au Musée National du Château de Versailles
Elle a été commandée à Antoine-Jean Gros par Joachim Murat en 1806.
Elle fut présentée au Salon de 1807, puis exposée au Palais Royal de Naples de 1813 à 1824.
Gros représente la charge de la cavalerie commandée par Murat qui renversant les forces turques, les rejette à la mer et fait prisonnier son chef Mustapha Pacha...
En arrière plan à droite, à la pointe de la pÉninsule, la forteresse d'Aboukir occupée par les Turcs.
À droite les galéasses turques canonnant la plage, enfin à l'horizon quelques navires de la flotte anglaise qui, à cause des hauts-fonds, ne peuvent approcher.
Mouvement général de la gauche vers la droite
à gauche de la médiane du tableau l'assaut des forces françaises, à droite la fuite des chefs de l'armée turque
le dessin des personnages, des armes, des fanions forme comme un faisceau d'obliques convergeant vers le pied de la médiane...
Ainsi la bataille se déploie comme un éventail.
de Murat et son cheval blanc semble irradier un parallépipède de lumière qui accentue l'effet de renversement...
la partie gauche se présente comme une masse sombre, une mêlée de combattants et de chevaux, c'est un enchevêtrement de combats au corps à corps.
Toute la moitié droite dépeint la défaite de l'État-Major de Mustapha Pacha. Murat, à la tête de ses cavaliers, a désarçonné le commandant des forces turques.
Dominant toute la scène. Il vient de porter le coup fatal et le sabre en retrait regarde l'effondrement de ses adversaires. C'est le seul personnage immobile.
Cette domination est comme redoublée par l'attitude des chevaux.
Celui de Murat a passé une jambe sur l'encolure du cheval de Mustapha Pacha qui s'affaisse, se mêlant à l'enchevètrement des vaincus.
étonnante scène, le commandant turc, tombe de son cheval, son aide camp tend à Murat le sabre de son maître, en signe de reddition.
Pourtant Mustapha Pacha tente de retenir les fuyards qui se précipent vers la mer. Sa main droite saigne, plusieurs doigts emportés par un coup de sabre de Murat.
Expressivité des regards : implorant de l'aide de camp, furieux de Mustapha Pacha, d'effroi du cheval et des hommes à moitié nus...
et puis la convergence de la plupart des regards vers le vainqueur.
et puis au premier plan... " La bouche béante au ras de la bordure décentre la composition, ... gouffre ouvert, image de mort, cloaque, œil cyclopéen qui nous arrête et nous pétrifie. " ( Jean clair ).
On retrouvera ce même basculement, cette même impression d'enchevrêtrement, de grouillement dans le tableau peint trois ans plus tard par Girodet (1767-1824).
Cet autre épisode de la campagne d'Égypte, une scène de la répression de " la révolte du Caire " a été commandée à Girodet par Vivant Denon,
alors directeur général du Muséum central des arts (futur Musée du Louvre)et présentée au Salon de 1810.
Ces oeuvres néo-classiques de Gros et de Girodet, élèves de David, ouvrent la voie au Romantisme....
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